HISTOIRE: Jean-Pierre TOKOTO (Cameroun)
Jean-Pierre
Tokoto pouvait jouer soit en ailier ou en demi-offensif et il était doté d'une
remarquable technique. Lorsqu'il arrivera à Marseille et comme il sera le
troisième étranger il se contentera de jouer les remplaçants de luxe à cause de
la présence des fameux Magnusson et Skoblar. Ce sera à Bordeaux et au PSG qu'il
arrivera à montrer toutes ses qualités de bon footballeur. Ensuite avant de
raccrocher il ira tenter l'aventure du soccer américain en jouant dans
différents clubs.
Jean-Pierre Tokoto est né en 1948 à Douala au Cameroun. Comme beaucoup de gamins dans ce pays ce sera dans la rue qu'il apprendra à jouer au football. A l'époque habitant à Akwa ( quartier de Douala )le petit Jean-Pierre avait été passé un essai dans le club local mais les dirigeants ne l'ont pas retenu car pour eux il était trop jeune et surtout très fragile et qu'il fallait revenir dans un ou deux ans afin de refaire une tentative de test. Entre-temps ayant déménagé dans un autre quartier ( Bonandjo ) il ira tenter sa chance dans le club d'Oryx ( premier club à avoir gagné la première coupe d'Afrique des Champions ) où l'entraîneur fut subjugué par les qualités de Tokoto et lui dira de venir jouer immédiatement pour son club. Il avait à peine quinze ans et là c'était sa première licence qu'il signait en club. Et au début comme le coach n'avait pas de gardien de but il installera Jean-Pierre dans les cages et il s'en sortira car il avait beaucoup de talent et comme il avait envie de jouer dans cette équipe il s'en foutait du poste qu'il occuperait. Après quatre rencontres un joueur de champ s'est tordu un genou et après sa guérison il échangera son poste avec Tokoto et ce sera à ce moment qu'il commencera à évoluer en numéro dix. En six ans de présence au sein de l'équipe première de l'Oryx Douala le camerounais remportera ses premiers trophées avec quatre championnats ( 1963, 1964, 1965 et 1967 ) et deux coupes du Cameroun ( 1963 et 1968 ).
S'étant fait remarqué par des recruteurs de l'Olympique de Marseille il quittera son Afrique natale pour venir en France afin de signer son premier contrat professionnel mais à l'époque les clubs ne pouvait aligner plus de deux étrangers pendant un match et à Marseille il y avait déjà le togolais Franck Fiawoo, le suédois Roger Magnusson et le camerounais Yegba Maya Joseph qui aidera Tokoto à bien s'intégrer à l'intérieur du club phocéen. Alors pour le championnat 68/69 les coachs qui se succéderont sur le banc phocéen ( Robert Domergue, Jean Djorkaeff et Mario Zatelli ) se serviront des services de Tokoto pendant onze matchs et le camerounais en profitera pour inscrire son premier but français. Le peu de temps de jeu effectué par l'ancien joueur d'Oryx aura quand même servi au maintien de l'O.M qui terminera l'exercice en septième position mais avec seulement six points d'avance sur le premier relégable, Monaco. Marseille remportera cette année là la coupe de France en battant deux à zéro les Girondins de Bordeaux de Guy Calléja et Jacky Simon mais Tokoto ne participera pas à la finale ( il aura disputé une seule rencontre lors de cette compétition ).
Pour la saison 69/70 les dirigeants marseillais prêteront Jean-Pierre à Paris-Neuilly ( club fondé par le président marseillais Marcel Leclerc et qui était la filiale de l'O.M ), qui évoluait en seconde division, pour qu'il puisse prendre de l'expérience. Et là entouré de quelques bons joueurs tels que Ilija Pantelic, Marcel Artelesa, Hector De Bourgoing, Léonce Lavagne et Edouard Kula, le marseillais réalisera un bon championnat en disputant 25 rencontres pour huit but et surtout arrivera à maintenir le club parisien en D2 en le positionnant à la douzième position. Mais cela n'aura pas servi à grand-chose car à cause de problèmes financiers Paris-Neuilly sera obligé d'abandonner son statut professionnel et de mettre fin à ses activités.
Après la disparition du club, Paris-Neuilly deviendra le Racing Paris-Joinville en fusionnant avec le CO Joinville et disputera le championnat de seconde division 70/71. Mais Tokoto jouera moins que la saison précédente car il ne disputera que douze rencontres peut-être aussi que le coach Guy Briet préférait utiliser les autres attaquants du club comme Michel Chaumeton, Jean-Claude Garnier et Jean-Pierre Invernizzi car ces trois joueurs étaient plus décisifs que le camerounais. Mais même avec le peu de matchs joués Jean-Pierre aura quand même participé au maintien de Joinville en terminant douzième au classement avec quelques points de sécurité sur les clubs relégués.
De retour à Marseille pour la saison 71/72 Tokoto sera toujours coincé sur le banc de touche ou dans les tribunes à cause du gotha d'étrangers autorisé sur le terrain ( en plus du camerounais il y avait encore Magnusson et maintenant Skoblar ). L'équipe phocéenne remportera cette année là le championnat et la coupe de France et Jean-Pierre aura son nom associé à ces deux titres autant que les Jules Zvunka, Georges Carnus, Bernard Bosquier, Didier Couécou, Gilbert Gress et Joseph Bonnel car il aura tout de même disputé un match dans chaque compétition. Et pendant cette saison là Tokoto qui en avait marre de ne pas jouer, avait failli repartir au Cameroun mais était finalement resté en espérant trouver une solution pour le prochain championnat. Et pendant l'été 1972 Marseille voulait engager le stéphanois Salif Keita et comme ce dernier était un ami de Jean-Pierre et pour l'aider profitera de son transfert pour exiger la libération du camerounais. Et ce sera grâce à cela que les dirigeants marseillais accepteront de laisser partir le natif de Douala et ainsi ce dernier pourra s'engager avec les Girondins de Bordeaux.
Il arrivera en Gironde au même moment que Roland Mitoraj, Arnaud Dos Santos et le nouvel entraîneur Pierre Phelipon. L'ancien marseillais ne partira pas comme titulaire en attaque car faut dire qu'il y avait de la concurrence à ce poste avec des joueurs comme Jean Gallice, Ivica Liposinovic et Edouard Wojciak. Mais il disputera tout de même 21 rencontres pour un but au cours du championnat 72/73 où Bordeaux obtiendra son maintien en finissant à la quatorzième place au classement avec un pécule de sept points d'avance sur Valenciennes le premier relégable. Pour la saison 73/74 le coach Phelipon aura la merveilleuse idée d'installer Tokoto au milieu de terrain au côté de Dos Santos et ce dernier s'occupera des tâches défensives alors que le camerounais sera la rampe de lancement des offensives bordelaises. Ainsi il accumulera 33 matchs et surtout trouvera à onze reprises le chemin des filets. Enfin depuis son arrivée en France c'était sa première saison pleine et même si les Girondins se sont battus tout l'exercice pour éviter la zone rouge ( ils finiront quatorzième à un petit point de Nancy le premier relégable ) Tokoto aura eu au niveau personnel le sourire pour ce championnat. Même après le départ de Dos Santos à Troyes, le nouveau coach André Ménaut laissera Jean-Pierre au même poste que l'exercice précédent mais cette fois-ci il sera accompagné du nouveau venu Claude Arribas. Et là le camerounais fera encore un excellent championnat 74/75 en ne loupant aucun match et surtout marquera moins mais en inscrira quand même six et de ce fait ses statistiques serviront encore pour aider Bordeaux à se maintenir et y réussira en finissant six points devant le premier relégable, Angers.
Après avoir fait de très prestations en trois ans chez les Girondins, Tokoto recevra plusieurs propositions pendant l'été 1975 et son choix se portera sur le PSG. Il arrivera dans la capitale en même temps que Francis Piasecki et verra cette année là Jean-Marc Pilorget, Lionel Justier et François Brisson débuter leur carrière. Dans un effectif assez conséquent le camerounais titrera bien son épingle du jeu car en attaque voire au milieu de terrain comme il évoluait à Bordeaux il y avait des sacrés clients tels que Louis Floch, Guy Nosibor, François M'Pele, Mustapha Dahleb, Jean-Pierre Dogliani et Jacques Laposte. Alors pour le championnat 75/76 où les parisiens termineront à la quatorzième position avec seulement quatre points d'avance sur le 18ème Monaco, l'ancien bordelais disputera 28 rencontres pour sept buts d'inscrits. Pour la saison 76/77 Tokoto ne sera pas considéré comme un titulaire car le coach Velibor Vasovic préférait aligner le tandem François M'Pele et Philippe Redon mais en fin d'exercice le camerounais affichera quand même de bonnes statistiques avec 21 matchs de joués pour cinq buts et aura amplement participé au maintien du club parisien en le positionnant à la neuvième place et pas trop loin de la dernière position qualificative pour l'UEFA ( cinq points ). Après avoir disputé un match avec le PSG en début de saison 77/78 Jean-Pierre sera prêté aux Girondins de Bordeaux et ces derniers étaient contents de retrouver un joueur qu'ils appréciaient énormément.
En Gironde il réalisera un très bon championnat en disputant 33 matchs pour huit buts mais même avec un bel effectif ( Philippe Bergeroo, Gernot Rohr, Jean-Marc Furlan, Robert Buigues, Alain Giresse et bien d'autres ) Bordeaux devra lutter jusqu'au out pour éviter la descente et ce sera vraiment de justesse que les bordelais assureront leur place en D1 en terminant seizième avec seulement un petit point qui les séparaient du premier relégable, le RC Lens.
De retour de son prêt et libre de tout contrat Tokoto choisira de s'engager avec Béziers et ainsi il évoluera dans le championnat de D2 pour la saison 78/79. Et là avec des coéquipiers comme Joël Ahache, Jean-Pierre Kern et Antoine Martinez, il fera une très belle année en disputant 34 matchs pour cinq buts mais surtout en emmenant son club à une surprenante troisième place loupant de trois points la seconde position pour pouvoir jouer le match entre deuxième. Pour la saison 79/80 Tokoto jouera moins de matchs ( 24 rencontres pour six buts ) mais participera encore à un bon exercice de Béziers qui terminera à la neuvième place à quand même huit points d'Avignon qui devait disputer le match entre deuxième.
Et là à plus de 32 ans il décidera de tenter l'aventure en Amérique pour évoluer dans la North American Soccer League. Il y restera trois ans ( de 1980 à 1982 ) dont 18 mois au Boston New England Tea Men ( en 1981 l'équipe sera déménagée en Floride et du coup sera rebaptisé Jacksonville Tea Men ). Les six derniers mois de sa période américaine se déroulera du côté de Philadelphie en Major League.
Au mois de Juin 1982, Tokoto décidera de mettre un arrêt à sa carrière ( celle-ci prendra effet après la coupe du monde en Espagne ) qui aura été quand même bien remplie ( il sera obligé de rompre son contrat avec Philadelphie pour pouvoir aller faire la préparation de la coupe du Monde 1982 avec sa sélection car son club ne voulait pas le libérer ).
Sélection : 20
Jean-Pierre honorera sa première sélection en équipe nationale du Cameroun à l'âge de seize ans et quatre mois. Après son départ pour Marseille ( les autorités camerounaises ne voulaient pas le laisser partir alors de ce fait Jean-Pierre se débrouillera par lui-même pour quitter le Cameroun ) le président de la fédération camerounaise avait interdit de sélectionner le joueur en équipe nationale. Mais pour la CAN 1972 qui se déroulait dans son pays natal, Tokoto sera prié de la disputer du à beaucoup d'absences. Et là il fera une énorme compétition qui verra le Cameroun échouait de peu à la finale à cause de leur défaite en demi-finales contre le futur vainqueur, le Congo, sur le score de un à zéro. Après s'être contenté de la troisième place en battant le Zaïre par cinq buts à deux, Tokoto sera élu meilleur joueur du tournoi mais comme le joueur disait lui-même il aurait préféré échanger cette distinction contre le trophée de la CAN. Après cette très belle compétition il ne sera plus présent en sélection nationale pendant dix ans et fera son retour pendant les éliminatoires de la coupe du Monde 1982 et avec les Roger Milla, Théophile Abéga, Grégoire M'Bida, Paul Bahoken et Joseph-Antoine Bell, il réussira à qualifier son pays et recevra du staff camerounais la garantie d'être titulaire lors de cette coupe du Monde. Mais entre-temps il y aura eu un changement de sélectionneur ( Zutic Branko par Jean Vincent ) et l'ancien coach du FC Nantes ne comptait pas trop sur Jean-Pierre car il pensait que l'ancien joueur du PSG était en semi retraite aux USA. Mais au lieu d'être un homme de base du onze camerounais il deviendra le porte-parole de l'équipe. Sur les trois matchs du Cameroun dans son groupe de la World Cup 82 Tokoto sera rentré en cours de jeu lors des deux premières rencontres et sera titularisé le dernier match contre l'Italie. N'arrivant pas à se qualifier pour le second tour et surtout sans avoir perdu le moindre match, Jean-Pierre dira qu'il aurait fallu que le coach fasse jouer le Cameroun plus offensivement en prenant plus de risques et ces propos n'auront pas plu en haut lieu. Ca ne gênait pas Tokoto car ce dernier avait décidé d'arrêter sa carrière.
N.B :
En 1972 Tokoto sera sélectionné en équipe nationale d'Afrique pour disputer la mini coupe du Monde organisée au Brésil pour commémorer les 150 ans d'indépendance du pays. L'Afrique perdra ses matchs contre la France et l'Argentine mais gagnera celui contre la Colombie par trois buts à zéro et Jean-Pierrre en marquera deux dont un de trente mètres et à la fin de cette compétition il sera sélectionné dans l'équipe type du tournoi.
RECONVERSION :
Après l'arrêt de sa carrière Tokoto, toujours domicilié aux Etats-Unis, restera tranquille pendant les deux premières années et en 1984 il deviendra formateur de jeunes footballeurs en Pennsylvanie et dans le New-Jersey. Il occupera ce poste pendant plusieurs années et plus exactement de 1984 à 1990.
Pour la saison 90/91, il prendra les rênes d'une équipe amateur dans la Ligue de New-York.
Après cette brève expérience il deviendra coach de jeunes à Rockford de 1991 à 1994.
Pour la coupe du monde 1994 aux Etats-Unis, Tokoto sera choisi par la Fédération Camerounaise pour être un agent de liaison au sein de la sélection nationale.
Après la coupe du Monde il deviendra le sélectionneur des Espoirs camerounais de 1994 à 1995.
Ensuite il sera formateur de jeunes joueurs pour le compte du Schwaben AC club basé à Buffalo Grove dans l'Illinois. Il restera en poste jusqu'en 2009.
Et il quittera sa fonction pour pouvoir créer un club, le FC Tokoto afin de former des collégiens au football.
PALMARES :
-1963 : Champion et vainqueur de la coupe du Cameroun ( Oryx Douala ).
-1964 : Champion du Cameroun ( Oryx Douala ).
-1965 : Champion du Cameroun ( Oryx Douala ).
-1967 : Champion du Cameroun ( Oryx Douala ).
-1968 : Vainqueur de la coupe du Cameroun ( Oryx Douala ).
-1969 : vainqueur de la coupe de France ( Marseille ).
-1972 : Champion et vainqueur de la coupe de France ( Marseille ).
BILAN DE CARRIERE :
-1962 à 1968 : Oryx Douala ( Cameroun ).
-1968 à 1969 : Marseille ( France ) 11 matchs joués pour un but de marqué.
-1969 à 1970 : Paris-Neuilly ( France ) 25 matchs joués pour huit buts de marqués.
-1970 à 1971 : Joinville ( France ) 12 matchs joués.
-1971 à 1972 : Marseille ( France ) un match joué.
-1972 à 1975 : Bordeaux ( France ) 92 matchs joués pour 18 buts de marqués.
-1975 à Août 1977 : PSG ( France ) 50 matchs joués pour douze buts de marqués.
-Août 1977 à 1978 : Bordeaux ( France ) 33 matchs joués pour huit buts de marqués.
-1978 à 1980 : Béziers ( France ) 58 matchs joués pour onze buts de marqués.
-1980 à Nov 1981 : New England Tea Men ( Etats-Unis ).
-Nov 1981 à 1982 : Jacksonville Tea Men ( Etats-Unis ).
Jean-Pierre Tokoto est né en 1948 à Douala au Cameroun. Comme beaucoup de gamins dans ce pays ce sera dans la rue qu'il apprendra à jouer au football. A l'époque habitant à Akwa ( quartier de Douala )le petit Jean-Pierre avait été passé un essai dans le club local mais les dirigeants ne l'ont pas retenu car pour eux il était trop jeune et surtout très fragile et qu'il fallait revenir dans un ou deux ans afin de refaire une tentative de test. Entre-temps ayant déménagé dans un autre quartier ( Bonandjo ) il ira tenter sa chance dans le club d'Oryx ( premier club à avoir gagné la première coupe d'Afrique des Champions ) où l'entraîneur fut subjugué par les qualités de Tokoto et lui dira de venir jouer immédiatement pour son club. Il avait à peine quinze ans et là c'était sa première licence qu'il signait en club. Et au début comme le coach n'avait pas de gardien de but il installera Jean-Pierre dans les cages et il s'en sortira car il avait beaucoup de talent et comme il avait envie de jouer dans cette équipe il s'en foutait du poste qu'il occuperait. Après quatre rencontres un joueur de champ s'est tordu un genou et après sa guérison il échangera son poste avec Tokoto et ce sera à ce moment qu'il commencera à évoluer en numéro dix. En six ans de présence au sein de l'équipe première de l'Oryx Douala le camerounais remportera ses premiers trophées avec quatre championnats ( 1963, 1964, 1965 et 1967 ) et deux coupes du Cameroun ( 1963 et 1968 ).
S'étant fait remarqué par des recruteurs de l'Olympique de Marseille il quittera son Afrique natale pour venir en France afin de signer son premier contrat professionnel mais à l'époque les clubs ne pouvait aligner plus de deux étrangers pendant un match et à Marseille il y avait déjà le togolais Franck Fiawoo, le suédois Roger Magnusson et le camerounais Yegba Maya Joseph qui aidera Tokoto à bien s'intégrer à l'intérieur du club phocéen. Alors pour le championnat 68/69 les coachs qui se succéderont sur le banc phocéen ( Robert Domergue, Jean Djorkaeff et Mario Zatelli ) se serviront des services de Tokoto pendant onze matchs et le camerounais en profitera pour inscrire son premier but français. Le peu de temps de jeu effectué par l'ancien joueur d'Oryx aura quand même servi au maintien de l'O.M qui terminera l'exercice en septième position mais avec seulement six points d'avance sur le premier relégable, Monaco. Marseille remportera cette année là la coupe de France en battant deux à zéro les Girondins de Bordeaux de Guy Calléja et Jacky Simon mais Tokoto ne participera pas à la finale ( il aura disputé une seule rencontre lors de cette compétition ).
Pour la saison 69/70 les dirigeants marseillais prêteront Jean-Pierre à Paris-Neuilly ( club fondé par le président marseillais Marcel Leclerc et qui était la filiale de l'O.M ), qui évoluait en seconde division, pour qu'il puisse prendre de l'expérience. Et là entouré de quelques bons joueurs tels que Ilija Pantelic, Marcel Artelesa, Hector De Bourgoing, Léonce Lavagne et Edouard Kula, le marseillais réalisera un bon championnat en disputant 25 rencontres pour huit but et surtout arrivera à maintenir le club parisien en D2 en le positionnant à la douzième position. Mais cela n'aura pas servi à grand-chose car à cause de problèmes financiers Paris-Neuilly sera obligé d'abandonner son statut professionnel et de mettre fin à ses activités.
Après la disparition du club, Paris-Neuilly deviendra le Racing Paris-Joinville en fusionnant avec le CO Joinville et disputera le championnat de seconde division 70/71. Mais Tokoto jouera moins que la saison précédente car il ne disputera que douze rencontres peut-être aussi que le coach Guy Briet préférait utiliser les autres attaquants du club comme Michel Chaumeton, Jean-Claude Garnier et Jean-Pierre Invernizzi car ces trois joueurs étaient plus décisifs que le camerounais. Mais même avec le peu de matchs joués Jean-Pierre aura quand même participé au maintien de Joinville en terminant douzième au classement avec quelques points de sécurité sur les clubs relégués.
De retour à Marseille pour la saison 71/72 Tokoto sera toujours coincé sur le banc de touche ou dans les tribunes à cause du gotha d'étrangers autorisé sur le terrain ( en plus du camerounais il y avait encore Magnusson et maintenant Skoblar ). L'équipe phocéenne remportera cette année là le championnat et la coupe de France et Jean-Pierre aura son nom associé à ces deux titres autant que les Jules Zvunka, Georges Carnus, Bernard Bosquier, Didier Couécou, Gilbert Gress et Joseph Bonnel car il aura tout de même disputé un match dans chaque compétition. Et pendant cette saison là Tokoto qui en avait marre de ne pas jouer, avait failli repartir au Cameroun mais était finalement resté en espérant trouver une solution pour le prochain championnat. Et pendant l'été 1972 Marseille voulait engager le stéphanois Salif Keita et comme ce dernier était un ami de Jean-Pierre et pour l'aider profitera de son transfert pour exiger la libération du camerounais. Et ce sera grâce à cela que les dirigeants marseillais accepteront de laisser partir le natif de Douala et ainsi ce dernier pourra s'engager avec les Girondins de Bordeaux.
Il arrivera en Gironde au même moment que Roland Mitoraj, Arnaud Dos Santos et le nouvel entraîneur Pierre Phelipon. L'ancien marseillais ne partira pas comme titulaire en attaque car faut dire qu'il y avait de la concurrence à ce poste avec des joueurs comme Jean Gallice, Ivica Liposinovic et Edouard Wojciak. Mais il disputera tout de même 21 rencontres pour un but au cours du championnat 72/73 où Bordeaux obtiendra son maintien en finissant à la quatorzième place au classement avec un pécule de sept points d'avance sur Valenciennes le premier relégable. Pour la saison 73/74 le coach Phelipon aura la merveilleuse idée d'installer Tokoto au milieu de terrain au côté de Dos Santos et ce dernier s'occupera des tâches défensives alors que le camerounais sera la rampe de lancement des offensives bordelaises. Ainsi il accumulera 33 matchs et surtout trouvera à onze reprises le chemin des filets. Enfin depuis son arrivée en France c'était sa première saison pleine et même si les Girondins se sont battus tout l'exercice pour éviter la zone rouge ( ils finiront quatorzième à un petit point de Nancy le premier relégable ) Tokoto aura eu au niveau personnel le sourire pour ce championnat. Même après le départ de Dos Santos à Troyes, le nouveau coach André Ménaut laissera Jean-Pierre au même poste que l'exercice précédent mais cette fois-ci il sera accompagné du nouveau venu Claude Arribas. Et là le camerounais fera encore un excellent championnat 74/75 en ne loupant aucun match et surtout marquera moins mais en inscrira quand même six et de ce fait ses statistiques serviront encore pour aider Bordeaux à se maintenir et y réussira en finissant six points devant le premier relégable, Angers.
Après avoir fait de très prestations en trois ans chez les Girondins, Tokoto recevra plusieurs propositions pendant l'été 1975 et son choix se portera sur le PSG. Il arrivera dans la capitale en même temps que Francis Piasecki et verra cette année là Jean-Marc Pilorget, Lionel Justier et François Brisson débuter leur carrière. Dans un effectif assez conséquent le camerounais titrera bien son épingle du jeu car en attaque voire au milieu de terrain comme il évoluait à Bordeaux il y avait des sacrés clients tels que Louis Floch, Guy Nosibor, François M'Pele, Mustapha Dahleb, Jean-Pierre Dogliani et Jacques Laposte. Alors pour le championnat 75/76 où les parisiens termineront à la quatorzième position avec seulement quatre points d'avance sur le 18ème Monaco, l'ancien bordelais disputera 28 rencontres pour sept buts d'inscrits. Pour la saison 76/77 Tokoto ne sera pas considéré comme un titulaire car le coach Velibor Vasovic préférait aligner le tandem François M'Pele et Philippe Redon mais en fin d'exercice le camerounais affichera quand même de bonnes statistiques avec 21 matchs de joués pour cinq buts et aura amplement participé au maintien du club parisien en le positionnant à la neuvième place et pas trop loin de la dernière position qualificative pour l'UEFA ( cinq points ). Après avoir disputé un match avec le PSG en début de saison 77/78 Jean-Pierre sera prêté aux Girondins de Bordeaux et ces derniers étaient contents de retrouver un joueur qu'ils appréciaient énormément.
En Gironde il réalisera un très bon championnat en disputant 33 matchs pour huit buts mais même avec un bel effectif ( Philippe Bergeroo, Gernot Rohr, Jean-Marc Furlan, Robert Buigues, Alain Giresse et bien d'autres ) Bordeaux devra lutter jusqu'au out pour éviter la descente et ce sera vraiment de justesse que les bordelais assureront leur place en D1 en terminant seizième avec seulement un petit point qui les séparaient du premier relégable, le RC Lens.
De retour de son prêt et libre de tout contrat Tokoto choisira de s'engager avec Béziers et ainsi il évoluera dans le championnat de D2 pour la saison 78/79. Et là avec des coéquipiers comme Joël Ahache, Jean-Pierre Kern et Antoine Martinez, il fera une très belle année en disputant 34 matchs pour cinq buts mais surtout en emmenant son club à une surprenante troisième place loupant de trois points la seconde position pour pouvoir jouer le match entre deuxième. Pour la saison 79/80 Tokoto jouera moins de matchs ( 24 rencontres pour six buts ) mais participera encore à un bon exercice de Béziers qui terminera à la neuvième place à quand même huit points d'Avignon qui devait disputer le match entre deuxième.
Et là à plus de 32 ans il décidera de tenter l'aventure en Amérique pour évoluer dans la North American Soccer League. Il y restera trois ans ( de 1980 à 1982 ) dont 18 mois au Boston New England Tea Men ( en 1981 l'équipe sera déménagée en Floride et du coup sera rebaptisé Jacksonville Tea Men ). Les six derniers mois de sa période américaine se déroulera du côté de Philadelphie en Major League.
Au mois de Juin 1982, Tokoto décidera de mettre un arrêt à sa carrière ( celle-ci prendra effet après la coupe du monde en Espagne ) qui aura été quand même bien remplie ( il sera obligé de rompre son contrat avec Philadelphie pour pouvoir aller faire la préparation de la coupe du Monde 1982 avec sa sélection car son club ne voulait pas le libérer ).
Sélection : 20
Jean-Pierre honorera sa première sélection en équipe nationale du Cameroun à l'âge de seize ans et quatre mois. Après son départ pour Marseille ( les autorités camerounaises ne voulaient pas le laisser partir alors de ce fait Jean-Pierre se débrouillera par lui-même pour quitter le Cameroun ) le président de la fédération camerounaise avait interdit de sélectionner le joueur en équipe nationale. Mais pour la CAN 1972 qui se déroulait dans son pays natal, Tokoto sera prié de la disputer du à beaucoup d'absences. Et là il fera une énorme compétition qui verra le Cameroun échouait de peu à la finale à cause de leur défaite en demi-finales contre le futur vainqueur, le Congo, sur le score de un à zéro. Après s'être contenté de la troisième place en battant le Zaïre par cinq buts à deux, Tokoto sera élu meilleur joueur du tournoi mais comme le joueur disait lui-même il aurait préféré échanger cette distinction contre le trophée de la CAN. Après cette très belle compétition il ne sera plus présent en sélection nationale pendant dix ans et fera son retour pendant les éliminatoires de la coupe du Monde 1982 et avec les Roger Milla, Théophile Abéga, Grégoire M'Bida, Paul Bahoken et Joseph-Antoine Bell, il réussira à qualifier son pays et recevra du staff camerounais la garantie d'être titulaire lors de cette coupe du Monde. Mais entre-temps il y aura eu un changement de sélectionneur ( Zutic Branko par Jean Vincent ) et l'ancien coach du FC Nantes ne comptait pas trop sur Jean-Pierre car il pensait que l'ancien joueur du PSG était en semi retraite aux USA. Mais au lieu d'être un homme de base du onze camerounais il deviendra le porte-parole de l'équipe. Sur les trois matchs du Cameroun dans son groupe de la World Cup 82 Tokoto sera rentré en cours de jeu lors des deux premières rencontres et sera titularisé le dernier match contre l'Italie. N'arrivant pas à se qualifier pour le second tour et surtout sans avoir perdu le moindre match, Jean-Pierre dira qu'il aurait fallu que le coach fasse jouer le Cameroun plus offensivement en prenant plus de risques et ces propos n'auront pas plu en haut lieu. Ca ne gênait pas Tokoto car ce dernier avait décidé d'arrêter sa carrière.
N.B :
En 1972 Tokoto sera sélectionné en équipe nationale d'Afrique pour disputer la mini coupe du Monde organisée au Brésil pour commémorer les 150 ans d'indépendance du pays. L'Afrique perdra ses matchs contre la France et l'Argentine mais gagnera celui contre la Colombie par trois buts à zéro et Jean-Pierrre en marquera deux dont un de trente mètres et à la fin de cette compétition il sera sélectionné dans l'équipe type du tournoi.
RECONVERSION :
Après l'arrêt de sa carrière Tokoto, toujours domicilié aux Etats-Unis, restera tranquille pendant les deux premières années et en 1984 il deviendra formateur de jeunes footballeurs en Pennsylvanie et dans le New-Jersey. Il occupera ce poste pendant plusieurs années et plus exactement de 1984 à 1990.
Pour la saison 90/91, il prendra les rênes d'une équipe amateur dans la Ligue de New-York.
Après cette brève expérience il deviendra coach de jeunes à Rockford de 1991 à 1994.
Pour la coupe du monde 1994 aux Etats-Unis, Tokoto sera choisi par la Fédération Camerounaise pour être un agent de liaison au sein de la sélection nationale.
Après la coupe du Monde il deviendra le sélectionneur des Espoirs camerounais de 1994 à 1995.
Ensuite il sera formateur de jeunes joueurs pour le compte du Schwaben AC club basé à Buffalo Grove dans l'Illinois. Il restera en poste jusqu'en 2009.
Et il quittera sa fonction pour pouvoir créer un club, le FC Tokoto afin de former des collégiens au football.
PALMARES :
-1963 : Champion et vainqueur de la coupe du Cameroun ( Oryx Douala ).
-1964 : Champion du Cameroun ( Oryx Douala ).
-1965 : Champion du Cameroun ( Oryx Douala ).
-1967 : Champion du Cameroun ( Oryx Douala ).
-1968 : Vainqueur de la coupe du Cameroun ( Oryx Douala ).
-1969 : vainqueur de la coupe de France ( Marseille ).
-1972 : Champion et vainqueur de la coupe de France ( Marseille ).
BILAN DE CARRIERE :
-1962 à 1968 : Oryx Douala ( Cameroun ).
-1968 à 1969 : Marseille ( France ) 11 matchs joués pour un but de marqué.
-1969 à 1970 : Paris-Neuilly ( France ) 25 matchs joués pour huit buts de marqués.
-1970 à 1971 : Joinville ( France ) 12 matchs joués.
-1971 à 1972 : Marseille ( France ) un match joué.
-1972 à 1975 : Bordeaux ( France ) 92 matchs joués pour 18 buts de marqués.
-1975 à Août 1977 : PSG ( France ) 50 matchs joués pour douze buts de marqués.
-Août 1977 à 1978 : Bordeaux ( France ) 33 matchs joués pour huit buts de marqués.
-1978 à 1980 : Béziers ( France ) 58 matchs joués pour onze buts de marqués.
-1980 à Nov 1981 : New England Tea Men ( Etats-Unis ).
-Nov 1981 à 1982 : Jacksonville Tea Men ( Etats-Unis ).
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