HISTOIRE: Abdoulaye Traoré, Ben Badi (Côte d’Ivoire)
Abdoulaye
Traoré. Voilà un nom qui a tendance à se confondre intimement à celui des
Eléphants de Côte d’Ivoire. Considéré comme le meilleur attaquant de son
époque, le vainqueur de la Coupe d’Afrique des Nations 1992 a fait l’unanimité
sur son talent de buteur, avec 14 buts en 40 sélections.
Membre des Eléphants pendant douze ans, Abdoulaye
Traoré, que l’on appelle aussi Ben Badi, figure sans aucun doute parmi les
meilleurs buteurs de sa génération. Né le 4 mars 1967 à Treichville,
l’international ivoirien, vainqueur de la CAN 1992, se fait très vite remarquer
sur les terrains lors des matches inter-quartiers. Le Stella Club le débauche
et Ben Badi signe alors le début d’une carrière professionnelle. Il passera 4
ans sur les pelouses de la formation d’Adjamé puis de l’ASEC Mimosas en 1985,
avant de tenter l’aventure européenne. Ce changement de club a d’ailleurs
suscité la polémique.
En effet, Ben Badi tenait absolument à jouer sous les
couleurs de l’ASEC Mimosas mais ce choix a occasionné la réticence de certains.
"Je tenais absolument à jouer à l’ASEC (…) Et c’est le
ministre Laurent Dona Fologo qui a tranché. Il a décidé que je fasse librement
le choix de mon club. Je voulais aller à l’ASEC du fait de sa popularité et du
fait qu’il y avait des joueurs auxquels je voulais ressembler." Son
départ en Europe n’aura pas été une aventure fructueuse. Ben Badi ne passera
que trois ans et demi en Europe, de Metz à Toulon en passant par le FC Braga et
du FC Sète. Visiblement, la place de l’ex-buteur était en Côte d’Ivoire. En
1989, il revient en Afrique, où sa carrière va réellement briller.
Les débuts d’un succès
En 1989, Abdoulaye Traoré signe son grand retour sur
les terrains de ses débuts. Très vite, il devient une icône avec l’ASEC
Mimosas. Son meilleur souvenir avec le club d’Abidjan reste la rencontre avec
Ashanti Kotoko en 1992. "C’est mon meilleur souvenir à l’ASEC. Les
Ghanéens nous avaient battus à Abidjan (2-1).Et il fallait coûte
que coûte battre le Kotoko pour se qualifier pour la demi-finale de la Coupe
des Clubs Champions. Et ce jour-là, j’ai marqué deux buts déterminants qui ont
permis à l’ASEC de remporter la victoire. Nous avons battu le Kotoko par 3 buts
à 2. Ce jour-là, Troussier m’a porté en triomphe. Je n’oublierai jamais cette
image", déclare-t-il à Africa Hit.
D’ailleurs, en 2010, Ben Badi affichait clairement son
soutien à Philippe Troussier lors du débat autour du futur sélectionneur de la
sélection ivoirienne. De lui, Traoré en dit le plus grand bien jusqu’à même
l’appeler le "sorcier blanc". Et même si des rumeurs courraient au
sujet d’un conflit entre les deux personnages, l’ancien génie du football
ivoirien est très admiratif de son ex-mentor mais aussi de ses qualités de
technicien. "Il n’y a jamais eu de problème Troussier-Abdoulaye.
Troussier est un grand coach. Il n’y a pas de doute, Philippe Troussier est
l’homme de la situation. L’entraineur qui peut bonifier les Eléphants",
affirme Traoré. Finalement, la place de sélectionneur des éléphants est revenue
à un autre ancien attaquant ivoirien : François Zahoui.
"Plus fort que
Maradona"
Le meilleur souvenir de Ben Badi au sein des Eléphants
est indiscutable : la finale de la CAN 1992. Ce jour-là, les Eléphants
affrontaient l’équipe du Ghana à Dakar. Le score final (0-0) a déclenché une
série de tirs au but interminable (11-10), qui, finalement, s’est avéré être
fructueuse pour l’équipe ivoirienne. "Mon meilleur souvenir, c’est
Sénégal 92. Nous avons remporté pour la première fois la Coupe d’Afrique. Nous
avons été reçus par le président Houphouët-Boigny, nous avons eu des hommages
et des honneurs", a déclaré Ben Badi.
L’ancien capitaine des Eléphants, Gadji Céli Saint
Joseph, le plus heureux des capitaines des Eléphants pour avoir remporté la CAN
1992, ne tarit pas d’éloges : "Pour moi, Abdoulaye Traoré, en tant
qu’attaquant, est plus fort que Diego Maradona." Pour Ben Badi, les
Eléphants d’aujourd’hui est la meilleure équipe sur le plan africain et
mondial. "Si je ne m’abuse, nous avons une équipe des Eléphants qui est
la meilleure sur le plan africain et mondial. Individuellement, on a des
joueurs qui jouent dans de grands clubs en Europe. C’est un avantage pour nous.
Maintenant, peut-être que la mayonnaise met du temps à prendre. Mais, je crois
que cette équipe gagne en maturité, surtout en solidarité. La performance de
cette équipe sur le plan international ne sera véritablement effective que si
elle joue collectivement."
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