HISTOIRE: LEOPOLD SEDAR SENGHOR (Premier Président du Sénégal)

Né le 9 octobre 1906 à Joal, au Sénégal, et mort le 20 décembre 2001 à Verson, en France, est un poète, écrivain, homme politique sénégalais et premier Président de la République du Sénégal (1960-1980). Il fut le premier africain à siéger à l'Académie française.

Il a été ministre en France avant l'indépendance de son pays.
Il est le symbole de la coopération entre la France et ses anciennes colonies pour ses partisans, ou du néo-colonialisme français en Afrique pour ses détracteurs.

Sa poésie essentiellement symboliste, fondée sur le chant de la parole incantatoire et qui lui vaut le surnom de « Président-Poète », est construite sur l'espoir de créer une Civilisation de l'Universel, fédérant les traditions par-delà leurs différences. Il approfondit le concept de négritude, notion introduite par Aimé Césaire, en la définissant ainsi : « La Négritude est la simple reconnaissance du fait d’être noir, et l’acceptation de ce fait, de notre destin de Noir, de notre histoire et de notre culture ».

Léopold Sédar Senghor commence ses études au Sénégal puis en France où il arrive en 1928, à l’âge de 22 ans. Cela marquera le début de « seize années d’errance », selon ses dires. Il sera d'abord étudiant à la Sorbonne, puis étudiera au lycée Louis-le-Grand où il prépare le concours d'entrée à l'École normale supérieure. Il y côtoie Paul Guth, Henri Queffélec, Robert Verdier et Georges Pompidou. Il y rencontre également Aimé Césaire. Le 12 septembre 1946, Léopold Sédar Senghor se marie avec Ginette Éboué (1923-1992), attachée parlementaire au cabinet du ministre de la France d'Outre-mer et fille de Félix Éboué, ancien gouverneur général de l'Afrique-Équatoriale française avec qui il eut deux fils.

Au lendemain de la guerre, il devient communiste. Il reprend la chaire de linguistique à l’École nationale de la France d'outre-mer qu'il occupera jusqu'à l'indépendance du Sénégal en 1960. Au cours d’un de ses voyages de recherche sur la poésie sérère au Sénégal, le chef de file local des socialistes, Lamine Guèye, lui propose d’être candidat à la députation. Léopold Sédar Senghor accepte et est élu député de la circonscription Sénégal-Mauritanie à l'Assemblée nationale française où les colonies viennent d'obtenir le droit d'être représentées.

Fort de son succès, il quitte l'année suivante la section africaine de la section française de l'Internationale ouvrière (SFIO) et fonde avec Mamadou Dia le Bloc démocratique sénégalais (1948), qui remporta les élections législatives de 1951.Réélu député en 1951 comme indépendant d'Outre-mer, il est secrétaire d'État à la présidence du Conseil dans le gouvernement Edgar Faure du 1er mars 1955 au 1er février 1956, devient maire de Thiès au Sénégal en novembre 1956, puis ministre conseiller du gouvernement Michel Debré, du 23 juillet 1959 au 19 mai 1961. Il fut aussi membre de la commission chargée d’élaborer la constitution de la Cinquième République, conseiller général du Sénégal, membre du Grand Conseil de l'Afrique occidentale française et membre de l'Assemblée parlementaire du Conseil de l’Europe. Léopold Sédar Senghor est un fervent défenseur du fédéralisme pour les États africains nouvellement indépendants, une sorte de « Commonwealth à la française ».

Élu le 5 septembre 1960, Léopold Sédar Senghor préside la toute nouvelle République du Sénégal. Il est l'auteur de l'hymne national sénégalais, le Lion rouge. Il démissionne de la présidence, avant le terme de son cinquième mandat, en décembre 1980. Abdou Diouf, Premier ministre, le remplace à la tête du pouvoir, en vertu de l'article 35 de la Constitution. Sous la présidence de Léopold Sédar Senghor, le Sénégal a instauré le multipartisme ainsi qu'un système éducatif performant.


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