CONTES: LA CAPTIVITÉ DE LEUK-LE-LIÈVRE (L.S.Senghor; Birago Diop)
Vers la
fin de la journée, au moment où le soleil va se
coucher,
le père des deux gamins rentre des champs.
« Père,
nous avons gagné un nouvel ami.
– Un
nouvel ami ? dit le père sans trop les croire. »
Il va
vers eux et dès qu’il voit Leuk, il s’arrête.
5 Instrument en bois servant à battre le linge au moment
du lavage.
« Quoi
? C’est cela que vous appelez un nouvel ami ?
Apprenez
mes chers enfants que vous avez à faire là au
plus
rusé des animaux de la brousse. Il faut vous méfier
de lui,
car il est capable de vous jouer des vilains tours.
Pour
commencer, je m’en vais l’enfermer dans le réduit où
nous
gardons les récoltes. Là il se nourrira et engraissera.
Après
quoi nous reparlerons de lui. »
Toute
la famille alertée vient regarder Leuk avec des
yeux
moqueurs et les deux enfants se mettent à pleurer à
chaudes
larmes.
Dans le
sombre réduit où il est enfermé, Leuk réfléchit
longuement
sur son imprudence. Les paroles de
Diargogne-l’araignée lui
reviennent à la mémoire. Le voilà
prisonnier
de l’homme qui va peut-être le rôtir et le
manger. Leuk passe
toute la nuit sans fermer l’œil. Il
pense
qu’il ne reverra plus la belle forêt, la savane
tranquille
et ses amis les animaux.
Le
lendemain, un des enfants vient le trouver et lui
dit :
« Je
veux te sauver, mon ami.
–
Comment réussiras-tu à me sauver ? demande Leuk.
–
Passe-moi tes oreilles entre ces deux lattes et sois
courageux.
»
Leuk fait ce que lui demande
l’enfant. Celui-ci tirant de
toutes
ses forces sur les oreilles de Leuk, d’un élan
vigoureux
l’arracha à la prison. Rapide comme une flèche,
Leuk s’élance en direction des
champs. Mais on lâche
après
lui tous les chiens de la maison qui lui donnent la
chasse.
Au moment où il va disparaître dans un épais
buisson,
l’un des chiens lui happe la queue et han ! la lui
coupe
presque à ras.
Commentaires
Enregistrer un commentaire