CONTE : LEUK DÉCOUVRE LA FORET ( L.S.Senghor; B.Diop)
Après
avoir quitté Diargogne-l’araignée, Leuk marche
encore
longtemps, longtemps, sourd aux nombreux appels
que la
brousse lui adresse. Il arrive ainsi à la lisière de la
forêt.
Là, brusquement, les arbres deviennent plus hauts,
plus
larges et plus serrés. Leuk hésite d’abord avant de
franchir
la lisière de la forêt, car maintenant les conseils
de Diargogne-l’araignée lui reviennent à la mémoire. Il se
demande
ce qui va lui arriver.
Il
pénètre enfin dans la forêt, se déplaçant avec
précaution,
levant les yeux à chaque instant, tournant la
tête à
droite, à gauche, pour ne pas être surpris par un
ennemi
caché.
Leuk sait qu’il se trouve à
présent dans le domaine où
vivent
les seigneurs de l’espèce animale, les fauves. Tout à
coup,
il s’arrête. En travers du sentier qu’il suit, un
énorme
tronc d’arbre est couché, portant des feuilles et
des
bourgeons encore verts. Pour ne pas perdre de temps,
Leuk ne le contourne pas et
passe dessous en rampant.
Alors,
une voix faible parvient à ses oreilles.
« Qui
vive ! crie-t-il étonné.
– C’est
moi, M’Bonate-la-tortue.
– Et
que fais-tu en ce lieu, caché comme un malfaiteur ?
– Je
suis née prudente, mon bon ami.
– Si tu
es prudente, tu dois être sage aussi.
– Je le
suis, et personne n’en doute.
– Et si
tu es sage, tu dois pouvoir me renseigner.
– Je
suis à ta disposition, mon ami.
– Et
bien, dis moi où trouver dans cette immense forêt
la
demeure d’Oncle Gaïndé-le-lion, celle de Mame-Gnèye-
l’éléphant, celle de Sègue-le-léopard, celle de Téné-la-
panthère.
– Ah !
ah ! ah ! fait M’Bonate-la-tortue, dont la carapace
est
secouée par ce gros rire. Tu peux passer ton chemin,
mon bon
ami. Je vois que tu veux t’occuper des grands de
la
terre. Moi, j’aime mieux rester tranquille dans ma
coquille.
»
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